Chapitre 1 : Survivre à la rupture amoureuse avec la solution
« Savez-vous que chaque clic, chaque recherche, chaque achat que vous faites est déjà suivi, analysé et exploité sans que vous le sachiez pleinement ? » interrompt brusquement un activiste, saisissant le micro lors d’une conférence sur les neurotechnologies à San Francisco. Sa voix, chargée d’urgence, résonne dans la salle surprise. « Maintenant, imaginez que ce ne soient plus seulement vos clics, mais directement vos pensées qui soient l’objet de cette surveillance ! »
Les murmures de l’audience se mêlent au bruit des pas des agents de sécurité qui s’approchent rapidement. L’activiste, indifférent au tumulte qu’il a provoqué, continue : « Nous avons vu les dérives avec Internet, comment nos données comportementales sont devenues une monnaie d’échange. Comment pouvez-vous nous assurer que la même chose ne se produira pas avec les technologies qui prétendent lire directement dans nos cerveaux ? »
Avant que la sécurité ne l’expulse définitivement, il lance un dernier appel : « Réfléchissez aux implications avant qu’il ne soit trop tard ! » Ces mots sont les derniers qu’il prononce avant d’être escorté hors de la salle, laissant un silence chargé derrière lui.
Au milieu de l’audience, Sophie, une ingénieure en robotique passionnée par l’interface cerveau-machine, et Julien, un neuroscientifique spécialisé dans les algorithmes de décodage de la pensée, échangent pour la première fois un regard amusé. Ils se murmurent l’un à l’autre, sceptiques quant à ces affirmations alarmistes. « Encore un littéraire hors sol qui ne comprend pas vraiment la technologie… », commente Julien, une pointe d’ironie dans la voix. « Il parle comme si nous pouvions lire les pensées aussi facilement que des emails. Nous sommes loin, très loin de cela ». Sophie sourit légèrement en confirmant. « Ces idées sont certes captivantes pour un roman de science-fiction, mais la réalité technique est bien plus complexe et moins menaçante. »
Ce premier échange les conduit à poursuivre cette journée de conférences côte à côte. Entre chaque intervention, ils se retrouvent pour des joutes techniques, échangeant arguments et idées. Peu à peu, leur rencontre s’embrase, et leurs idées se cristallisent en une vision commune. Ensemble, ils rêvent d’une révolution : créer un casque capable de lire les pensées. Mais pas n’importe quel casque – pas ces dispositifs encore cantonnés aux laboratoires ou réduits à déclencher des gestes simples, comme allumer une lampe ou ordonner à un robot ménager de commencer la préparation du repas. Leur ambition va bien au-delà. C’est une passion partagée, une audace farouche, et la conviction qu’ils tiennent entre leurs mains un fragment d’avenir. Portés par cet élan, ils décident de tout quitter : leurs postes prestigieux dans des laboratoires de recherche de renommée mondiale, leur sécurité professionnelle, pour se lancer dans l’aventure MelonsNet. Ce nom est loin d’être fortuit : en français, « avoir le melon » signifie être prétentieux ou avoir la grosse tête, une expression qui les fait sourire. Ils trouvent amusant et accrocheur de jouer sur cette métaphore et d’imaginer un réseau de cerveaux connectés les uns aux autres via les pensées.
Leur casque novateur sera le reflet parfait de la complémentarité de leurs compétences : il fusionnera l’intégration de signaux neurologiques complexes avec les technologies open source les plus avancées en intelligence artificielle. Ce dispositif saura interpréter les pensées et les traduire, en paroles ou en texte, dans la langue et le registre adapté à n’importe quel interlocuteur, qu’il soit humain ou machine, dans n’importe quel pays, dans n’importe quel contexte professionnel.
Pour financer ce projet, ils misent sur leurs économies, les aides de l’État — chômage en tête — et un héritage reçu par Julien. De quoi tenir un peu plus de deux ans avec deux salariés et deux stagiaires payés au minimum légal. Le cap paraît serré, mais, à leurs yeux, parfaitement jouable.
Sophie et Julien savent qu’ils doivent s’entourer des meilleurs talents pour concrétiser leur vision. Julien se souvient d’un étudiant en électronique et informatique, brillant et un peu excentrique, qu’il a rencontré lors d’un concours de robotique quelques années plus tôt. Ils prennent contact, et Eric, toujours aussi passionné, accepte de se joindre à eux. Ce n’est pas seulement son savoir-faire technique qui fera plus tard la différence, mais aussi son réseau d’amis de promotion, qui deviendront des alliés précieux pour intégrer parfaitement l’électronique et la mécanique du casque. Un soir, après une longue journée de travail, Eric leur raconte comment il a soudé ses premiers circuits à l’âge de huit ans, déclenchant un fou rire et scellant encore plus leur complicité.
Un an plus tard, MelonsNet recrute Marc, développeur de renom dans la communauté open-source pour ses percées en déchiffrage neuronal. Sophie et Julien le découvrent par hasard, dans un café du Quartier Latin transformé en arène de hackathon. L’odeur persistante de pizza froide se mêle au parfum âcre du café qui coule sans discontinuer. Sous la lueur tamisée, rythmée par un chronomètre géant, Marc code dans un coin, silhouette penchée sur son clavier illuminé par les LED d’ambiance. Les participants défilent auprès de lui pour bénéficier de ses conseils ; il répond à chaque question d’un sourire énergique, jamais avare d’un conseil malgré la pression qui monte.
Quand Sophie et Julien l’abordent, il s’enflamme aussitôt : nuits blanches, algorithmes labyrinthiques, intuition pour l’IA… Son enthousiasme est contagieux. Quelques cafés plus tard, la décision est prise : Marc rejoint MelonsNet. Dès son intégration, il forme avec Éric un duo dynamique, chacun admirant les prouesses de l’autre, déterminé à pousser encore plus loin les frontières de la lecture de pensée.
Un an après l’arrivée de Marc, et pour faire face à une charge croissante liée à l’entraînement et au fine-tuning des réseaux neuronaux, deux stagiaires, Fatima et Gunter, sont recrutés pour une mission de six mois. Tous deux sont étudiants en dernière année de master en sciences informatiques et électroniques à Stanford. Sophie se souviendra longtemps de la journée où elle les a rencontrés, lors d’une conférence à San Francisco : jeunes, brillants et résolument ambitieux, Fatima et Gunter multipliaient les questions pointues sur le projet MelonsNet, témoignant d’un intérêt qu’il était impossible d’ignorer. Quelques semaines plus tard, ils intègrent MelonsNet, insufflant leur énergie et leurs compétences à l’équipe.
Ainsi, chaque membre de MelonsNet a sa propre histoire, ses propres anecdotes, et toute l’équipe est désormais réunie par une même passion et une même détermination à mener ce projet à bien. Convaincus que la seule barrière avant le succès est la révolution technologique, ils se focalisent sur le développement de ce qui leur semble le plus exigeant techniquement. Leurs discussions sont dominées par des termes comme « latence », « interface neurale » et « algorithme de prédiction ».
Cette stratégie paie, puisqu’au fur et à mesure que le temps passe, le bureau de Julien et Sophie se transforme en un laboratoire de pointe, avec des prototypes qui s’empilent tout en symbolisant chaque nouvelle rupture avec les technologies existantes sur le marché. Les murs, autrefois nus, sont maintenant tapissés de schémas de circuits et de graphiques de données neuronales, illustrant leur progrès dans l’intégration complexe du hardware et du software.
Alors que les jours s’étirent en longues séances de développement dans leur laboratoire, Julien et Sophie s’offrent régulièrement des pauses médiatiques vibrantes d’échanges animés et parfois tendus. Une de ces escapades les mène sur le plateau d’un célèbre talk-show suivi par des millions de personnes sur les réseaux sociaux, où l’atmosphère électrique commence par les déstabiliser.
Jingle strident, projecteurs aveuglants ; la chaleur lourde du plateau serre les poumons. Les applaudissements fusent en rafales, juste avant que l’animateur, fidèle à sa réputation d’interrogateur redoutable, ne lance sa question incisive : « Alors, Julien, votre machine peut-elle vraiment lire toutes nos pensées ? Avouez que c’est un peu effrayant, non ? »
Il arbore un sourire espiègle tandis que les faisceaux se resserrent sur eux, tendant encore l’atmosphère. Julien, imperturbable réplique avec une métaphore apaisante : « Imaginez que nos dispositifs fonctionnent comme un coffre-fort hautement sécurisé. Ils ne s’ouvrent que si vous donnez la bonne combinaison, et uniquement pour des pensées précises, autorisées. Pas de lecture au hasard, pas d’intrusion. Chaque accès est consenti et rigoureusement encadré. »
Sophie n’échappe pas à cette bousculade en recevant la question d’une auditrice d’une émission de radio qui intervient la voix tremblante d’inquiétude : « Ne craignez-vous pas de créer une ère où nos pensées ne nous appartiennent plus ? »
Sophie, touchée par l’angoisse palpable de l’auditrice, répond avec compassion. « Je comprends vos craintes, mais notre but est d’aider, pas d’envahir. Nous donnons beaucoup d’importance à la sécurité de notre système en termes de confidentialité et de respect des réglementations. »
Ces interactions, qu’elles soient sur des plateaux télévisés, sur les réseaux sociaux ou à la radio, leur offrent une tribune précieuse pour définir clairement leurs intentions et dissiper les malentendus autour de leur travail révolutionnaire. En tout cas, c’est comme cela qu’ils le vivent. Les voyages de Julien et Sophie aux salons professionnels tels que Vivatech à Paris et CES à Las Vegas, se multiplient et deviennent des moments phares de leur calendrier après deux années d’existence.
Au salon Vivatech, Julien intervient face à une foule curieuse et enthousiaste. « Et maintenant, nous allons voir comment notre dispositif peut interpréter les pensées de notre volontaire ! ». À ses côtés, une jeune femme sélectionnée au hasard dans le public, un peu nerveuse mais souriante, positionne le casque sur sa tête.
Tout semble se dérouler sans accroc jusqu’à ce que le dispositif capte une pensée privée de la volontaire, la révélant au travers des enceintes de la grande salle de conférence : « J’espère vraiment que mon mari n’a pas une fois de plus oublié les clés au bureau, ce serait la troisième fois cette semaine ». Le public, d’abord surpris, éclate de rire face à la gêne visible de la jeune femme.
Sophie saisit rapidement le micro : « Comme vous pouvez le voir, notre technologie est encore en phase d’apprentissage. Une nouvelle version du logiciel corrigeant ce bug est en cours de qualification ! Ce sera bientôt de l’histoire ancienne ». Sa manière de désamorcer la tension avec humour et empathie charme l’audience, qui applaudit tout en continuant de rire. Loin de se décourager, les deux inventeurs échangent un regard complice, reconnaissant l’incident comme un rappel précieux des défis qui leur restent à relever.
Un peu plus de deux ans sont passés depuis le début de l’aventure MelonsNet, de nouveaux stagiaires, Cassandre et Paul, ont déjà remplacé Fatima et Gunter. Alors que MelonsNet s’impose médiatiquement comme le pionnier de la technologie de lecture des pensées, Julien et Sophie se trouvent confrontés à une nouvelle épreuve. Lors du dernier salon CES, sous les lumières éblouissantes de Las Vegas, une start-up rivale fait sensation en dévoilant un dispositif étonnamment similaire au leur.
« Les défis, c’est ce qui nous forge. MelonsNet ne se contente pas de suivre les tendances, il les crée ! » affirme Julien lorsqu’on l’interroge sur le sujet. En parallèle, Julien et Sophie échangent longuement sur leur vision du développement. Ils en arrivent à une conclusion claire : s’ils veulent franchir un cap, il leur faut un product owner dédié. Quelqu’un capable de structurer le produit, de porter la feuille de route, de faire le lien entre vision et exécution.
Mais les comptes sont serrés, et les fonds manquent. Quelques jours plus tard, sans rien dire à Sophie, Julien prend une décision radicale. Il met en vente sa maison. Pour alléger les dépenses, il prévoit de déménager en appartement avec sa famille, en location. Quand Sophie lui demande comment il compte injecter soudainement de l’argent dans la société, il évoque un héritage reçu d’un grand-oncle éloigné, une vieille histoire familiale dont il n’avait jamais parlé.
Elle ne creuse pas. Peut-être devine-t-elle, peut-être choisit-elle de ne pas savoir. Ils conviennent ensemble d’une nouvelle répartition des parts de l’entreprise, tenant compte de l’effort consenti. Grâce à ce sacrifice discret, ils peuvent enfin lancer le recrutement de leur premier product owner. Pour cela, ils se rendent à un meetup technologique à Paris. Sophie et Julien, un peu nerveux mais déterminés, y présentent leurs idées. C’est là qu’ils rencontrent Laura. Dès les premiers mots échangés, elle est captivée par leur projet, et une connexion immédiate s’établit entre eux. Laura n’est pas seulement une product owner aguerrie ; elle incarne le profil complet du product manager moderne. Diplômée d’une grande école de commerce, elle y forge d’abord son regard économique et marketing avant d’ajouter, par curiosité méthodique, une année de développement web. Cette incursion dans le code affine sa culture technique et lui permet de dialoguer d’égal à égal avec les ingénieurs. À la croisée de ces deux mondes, Laura déploie les compétences clés : vision stratégique, écoute utilisateur, analyse de données, maîtrise des méthodes Agile, priorisation impitoyable et art du storytelling pour embarquer les parties prenantes. Sa marque de fabrique ? Transformer des idées nébuleuses en produits concrets qui nourrissent à la fois le marché et la feuille de route technique. Au cours de la soirée, elle partage avec eux des anecdotes sur ses précédents projets, sur la manière dont elle a su motiver des équipes pour atteindre des objectifs ambitieux. À la fin de la soirée, une décision est prise presque instinctivement : Laura rejoindra l’aventure MelonsNet.
Les mois passent. Lentement. Usants. Et pourtant, malgré la pression qui s’intensifie, la détermination de Sophie et Julien reste intacte. Chaque critique, chaque comparaison avec une start-up concurrente qui lève des fonds ou gagne en visibilité, agit comme une piqûre de rappel : ils veulent tenir bon, coûte que coûte. C’est le discours qu’ils martèlent, à eux-mêmes comme à leur entourage. Pourtant, derrière les mots, la réalité se fissure.
L’équipe, elle, a peu évolué. Le noyau reste le même, presque figé, tandis que d’autres structures prennent de l’avance. Laura les a rejoints depuis plusieurs mois maintenant. Elle était censée apporter un second souffle, mais le doute s’installe : son engagement semble moins profond que ce qu’ils avaient imaginé. Les promesses du début se diluent dans l’inertie.
La vision initiale, aussi brillante soit-elle, ne suffit plus. L’élan médiatique s’est dissipé. Le quotidien, lui, est devenu plus rude : ils ne disposent plus que d’un peu plus de neuf mois de trésorerie, malgré le nouvel apport de Julien. Le bureau, autrefois lieu d’effervescence, s’est transformé en un champ de bataille : plans abandonnés, prototypes inachevés, post-it jaunis. Un désordre qui dit tout sans qu’un mot ne soit prononcé.
Face à face, dans ce décor de fatigue accumulée, la tension est palpable. Derrière les regards, c’est moins la colère que la déception qui s’installe : celle de se retrouver à un carrefour, sans carte, sans boussole, et avec l’impression que le temps a filé plus vite que leurs avancées.
« Nous devons être astucieux, » déclare Sophie, scrutant les chiffres sur son écran.
Julien acquiesce, toujours pragmatique. « Nous avons réussi jusqu’ici à limiter nos coûts de manière significative. Deux de nos quatre développeurs sont encore stagiaires, et nous exploitons au maximum tous les algorithmes open source disponibles. »
Ces stratégies leur permettent de présenter des prototypes fonctionnels et de maintenir une image de succès en dépit des défis internes. En public, ils montrent une façade de confiance et de progrès, tandis qu’en privé, ils luttent pour garder leur entreprise à flot.
« Chaque présentation que nous faisons, chaque démo que nous réussissons, nous rapproche d’une solution viable, » ajoute Julien, essayant d’insuffler une dose d’optimisme.
Sophie garde yeux fixés sur leurs comptes, comme pour s’attacher à la réalité. « On doit se rendre à l’évidence, Julien. Nos approches jusqu’ici… elles ne fonctionnent pas. On tourne en rond, nous avons toujours zéro chiffre d’affaires, les utilisateurs potentiels que nous sollicitons sont craintifs vis-à-vis des effets néfastes de la technologie, les développements sont extrêmement lents en raison du peu d’effectifs que nous avons, et il ne nous reste que neuf mois de trésorerie, » dit-elle, sa voix trahissant une urgence teintée de frustration.
Julien, masse sa nuque « Je sais. On pensait que notre expertise technique suffirait, et qu’un product owner allait nous sauver… Mais il manque quelque chose… »
Leur bureau, un lieu de création effervescent il y a encore peu de temps, reflète maintenant leur désarroi. Sophie se lève et commence à marcher nerveusement, évitant les câbles qui serpentent au sol.
Julien prend un air pensif. « Tu sais, Sophie, je crois que notre enthousiasme pour convaincre les investisseurs lors des shows télévisés nous a un peu égarés. On a cru qu’il suffirait de promouvoir pour attirer des investisseurs et des clients, mais ça semble nettement plus complexe… »
Sophie sent la réalité de leurs actions lui peser sur les épaules. « C’est vrai, Julien. On s’est laissé emporter par notre propre récit, celui que nous voulions que le monde entende. Mais on a aussi été tellement absorbé par notre vision technologique qu’on a perdu de vue l’essentiel. Nous sommes restés entre nous sans développer le moindre réseau sur lequel nous pouvions nous reposer. Peut-être qu’il nous manque simplement un commercial capable de vendre notre produit mieux que nous ! C’est le moment de sortir de cette bulle. »
Leurs yeux se rencontrent, un mélange de regret et de résolution claire dans leur regard. « On doit rectifier le tir » ajoute Julien, « et vite ».
Sophie pense à son petit garçon, qui dort paisiblement chez sa sœur. Elle lui a juré que cette séparation n’est que provisoire et qu’elle pourra bientôt lui consacrer tout le temps qu’il mérite. Cette pensée ravive sa détermination.
« Je refuse d’abandonner maintenant, déclare-t-elle. Après tous ces sacrifices ! Et puis… qui voudrait de nous si nous échouons ? Trois ans de start-up, ça n’entre dans aucune case RH. Quelle entreprise, quel poste ? La concurrence ? »
Julien hoche la tête ; la même inquiétude le traverse. Il redresse les épaules. « Tu as raison, Sophie. Nous devons prendre l’air et nous ressourcer. » Il esquisse un sourire encourageant. « Sortons de notre bulle, allons parler aux gens de l’écosystème. J’ai vu, dans le hall, l’affiche de la soirée NUMA de ce soir. Allons-y : un regard neuf nous aidera peut-être à ajuster notre stratégie. »
Il saisit aussitôt son téléphone : Je rentrerai tard ; désolé de manquer encore l’histoire du soir, écrit-il à sa femme. Sophie compose le numéro de son fils pour lui souhaiter une douce nuit. Vestes en main, ils quittent le bureau, portés par cette décision et une énergie retrouvée.